Je l’ai écrit sur le blog de Bon Sens, j’ai une dent contre cette icône des lettres françaises.
J’ai la faiblesse de penser que ce n’est pas le plus remarquable des écrivains français.
J’attends qu’on me démontre que son style est supérieur à celui de Maupassant (Ah, ah, ah !)
Oui, oui, je sais c’est un visionnaire, tout ça… Il a marché sur la lune et crapahuté au fond des mers. Tout juste si on ne le compare pas à Leonard de Vinci… (celui du Code…Je vais faire augmenter les visites sur le blog).
Oui, l’auteur doit être visionnaire. Doit-il être aussi être un modèle de petit-bourgeois étriqué ?
Que l’on soit clair : j’ai TOUT lu du petit père Verne. Il y avait chez moi l’intégralité de la collection Hetzel et, adolescente, je lisais n’importe quoi pourvu que ce soit en français. Le docteur m’avait même interdit de lire car j’en avais des maux de têtes.
J’ai donc lu des choses aussi visionnaires que :
(Nota : j’ai mis des guillemets mais je reconnais volontiers que c’est parfois à peu près car je ne suis pas retournée chez Maman feuilleter mes souvenirs):
« Certes, il était chinois mais son visage n’était pas trop marqué et on aurait pu le prendre pour un européen ». Objectif : que le lecteur de base s’identifie au héros des Tribulations d’un chinois en Chine.
« Les grands seigneurs russes ne craignent pas de déroger en épousant une Tzigane ». Michel Strogoff, des fois que l’on remettrait en question les choix sexuels du bon Michel
« La montgolfière était attaquée par une armée de singes….oh, non…c’était des Nègres…on peut confondre… ». Capitaine courageux (devinez de quelle couleur est le capitaine courageux ?). « Certaines des Négresses avaient fait l’effort de se coiffer à l’européenne, alors que d’autres, qui avaient gardé leur coiffure tribale étaient tout à fait ridicules ». Ce Capitaine courageux est un florilège. Il y a aussi dedans, au moment où l’on sacrifie le bon Noir, ces mots délicieux : « Nègre de naissance, mais Américain de cœur ». [Autre note: le terme nègre n'ayant pas, au XIXe sècle, la connotation ultra-péjorative qu'il a de nos jours, faites donc comme s'il avait écrit blacks.]
« Quoique juif, il était fort bel homme ». Désolée, je ne me souviens plus du titre du chef d’œuvre…
Bref, Jules Verne veut son héros White, Anglo Saxon et Protestant.
S’il est catholique, il présente ses excuses au lecteur.
Je me demande si circulent aujourd'hui quelques versions expurgées.
Je ne prétend pas que l’on doit censurer Tintin au Congo. Ce serait tout à fait stupide. Il suffit d’expliquer aux enfants dans quel contexte l’auteur a écrit, quelles étaient les croyances de l’époque et apprendre à chacun à se faire une opinion personnelle. Mais bon, si on cloue Hergé au pilori (alors que dans Coke en Stock, par exemple, ou dans le Lotus bleu, on note l’évolution personnelle de l’auteur) on peut filer quelques coups de latte à Jules Verne.
Surtout qu’il avait Dumas comme contemporain. (le père de Dumas, général d'empire, était métis) Est-ce à lui que le grand Alexandre a dit : « Oui, comme vous le dites, je descends du singe. Ma famille commence là où la vôtre finit » ?
Ce blog devient polémique. La prochaine fois, je vous parlerai de mes nouvelles chaussures.