Hier au soir, Telerama était accessible (miracle!) c'est à dire rangé sous la huche à pain dans la cuisine, là où il doit se trouver pour que l'on puisse consulter le programme.
Ce qui m'a permis de noter qu'en fin de soirée, sur une obscure chaine du cable passait un de mes films préférés, j'ai nommé Les demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy, avec Dorléac et Deneuve.
Télérama était bien sûr dithyrambique à souhait, avec 3 T noirs et une de ces critiques qu'il ne réserve qu'à Woody Allen, John Cassavettes et ce réalisateur slovaque si novateur en VOST..
C'est plus fort que moi. Chaque fois que je vois les soeurs jumelles, j'ai envie de m'habiller en orange et de parler en alexandrins. Tadam tadoudidadam!
Ce matin en me levant, j'avais encore dans la tête les délicieux couplets kitsch, la voix ténue de Darrieux, les entrechats de Gene Kelly sur la musique ultra-sucrée de Michel Legrand, les pirouettes de Chakiris et de son copain le forain, en jean blanc et chemise flashy dans un Rochefort aux façades claires. Les marins tout de blanc vêtus y sautent et cabriolent sans que frémisse le pompom rouge de leur calot.
Nous voyageons
De ville en ville
On nous appelle les forains
La route est notre domicile...
Il ne s'y passe rien. Tout est léger, éthéré, poétique, On y cherche l'idéal, et parfois on le trouve. Les textes sont exceptionnels:
Je vais en perm à Nantes
Ah l'astuce est étonnante!
J'adore le dernier plan.
Tadamtadoudidadam! Encore!
Note préventive: ce film est TOUT sauf romantique! ;-)